Mode d'engagement
Manifeste pour un activisme généralisé alternatif
1. La propriété hologrammique des systèmes perçus complexes fait que le tout est plus que la somme des parties et en même temps que le tout est moins que la somme des parties (Edgar Morin).
Dans le cas des collectifs humains, le tout est un peu plus que la somme des parties, avec l’émergence créative et la synergie des moyens, mais le tout est surtout beaucoup moins que la somme des parties, à cause des pathologies habituelles du fonctionnement collectif qui s’expriment à travers l’égocentrisme, les querelles d’ego, le grégarisme, le conformisme, le parasitisme, le dilettantisme, le laxisme, la domination, l’incapacité à réguler, etc. La résultante est manifeste dans le constat de l’anthropo-éco-tragédie actuelle.
2. Ce constat n’est pas surprenant si l’on considère que les systèmes humains sont aussi tributaires de l’entropie. Il faut mobiliser beaucoup plus d’énergie pour construire et maintenir en vie une organisation que pour la détruire.
3. Une cause commune n’est pas suffisante pour garantir la cohésion durable d’un collectif.
4. Classiquement, une organisation voit sa finalité glisser de l'objet fondateur vers la vie de l’organisation pour elle-même, en pure perte d’énergie utile.
5. Les relations de travail interpersonnelles établies sur la base de l’affinité sont beaucoup plus fluides, créatives et productives. Aucune énergie n’est gaspillée dans le maintien d’une structure. D’agréables et fructueuses relations interpersonnelles avec plusieurs personnes peuvent s’estomper, devenir pesantes et improductives, voire conflictuelles, lorsque ces mêmes personnes fonctionnent en groupe institué.
6. Dans le paysage social, les collectifs institués constituent des agglomérats interactifs. Leur précarité tient non seulement aux pathologies du fonctionnement collectif, mais aussi au manque de maillage, à leur sensibilité aux attaques de l’ordre dominant qui a la capacité de nuisance suffisante pour les déstabiliser, les priver de moyens, les réduire par des mesures réglementaires ciblées, etc.
7. Tous ces constats militent pour une conception alternative et complémentaire de l'engagement et de l’activisme, en réseaux intersubjectifs réticulés par affinité.
8. Les connexions s’établissent par affinité intellectuelle, éthique, affective. La logique du don/contre-don prévaut. L’intérêt n’est pas prioritaire, cependant la négociation de contrepartie à l'apport personnel est légitime. Dans tous les cas, les membres d'un réseau s'obligent à respecter la propriété intellectuelle d'autrui.
9. L’entraide, le conseil, la co-conception, la recherche de stratégies et de solutions, la production intellectuelle, l’apprentissage, etc., sont des exemples d’activités partageables pour des finalités éthiques, politiques, techniciennes, artistiques.
10. Chacun noue des relations sur la base d’intentions et d’objectifs licites, explicites et partagés, avec d'autres personnes pour constituer un réseau informel.
11. Les regroupements formels et décrétés peuvent être constitués pour collecter et mutualiser des moyens, organiser des actions collectives, mais de manière conjoncturelle et temporaire.
12. L’extension et la connexion des réseaux individuels forme un hyper-réseau au sein duquel s’activent des maillages thématiques poursuivant des buts.
13. Les participants s’engagent en leur nom propre et en aucun cas ne peuvent représenter une organisation, quel que soit son statut juridique ou sa finalité.
14. Le tissage de réseaux informels mus par des intentions et des buts communs est une autre manière de faire société, en filigrane des structures traditionnelles.
15. Libre à chacun de s’investir également dans des organisations instituées pour des causes similaires.
16. Les moyens de communication actuels permettent un travail efficace en réseau et de collecter des moyens.
17. La convivialité et les rites sont des émergences et n’ont pas à être décrétés.
18. L'activité d’un sous-réseau thématique n’engage aucun autre sous-réseau, ni même les initiateurs. Seule l’effectivité des liens entre personnes et sous-réseaux peut signifier une entente ou une caution mutuelles.
19. Un réseau n’est pas une personne morale. Un réseau n’est pas même une entité, il est un processus.
Réseau initié par AJYR : Paradigme métaphysique et métamorphose anthropologique
Pour contribuer au réseau, prendre contact au moyen du formulaire ci-dessous.
Fonctionnement indicatif d’un réseau
Le réseau fonctionne par cohortes de huit personnes (au-delà, la discussion en visioconférence est difficile).
Les cohortes sont autonomes. Elles s’organisent, fixent leurs objectifs, régulent et produisent, à leur rythme et selon leur capacité et leur volonté propre, en toute autonomie.
Pour toute réunion, il est conseillé d’attribuer des rôles : animation, régulation, observation, secrétariat, maîtrise du temps. Il est également conseillé de faire tourner les rôles.
Selon une fréquence à définir, se réunit un groupe de partage, comportant un représentant de chaque cohorte, avec un effectif plafonné à huit personnes, pour échanger sur les travaux des cohortes et faire redescendre l’information à tous.
Une trace écrite des échanges en groupe de partage est hautement souhaitable.
Toute personne peut changer de cohorte si elle trouve à échanger sa place.
Deux cohortes qui veulent travailler ensemble échangent la moitié de leurs effectifs respectifs.
Une cohorte peut s’éteindre ou une nouvelle cohorte peut être créée, à la condition d’en informer le collectif.
En cas de difficulté majeure non résolue, à l’échelle d’une cohorte ou entre plusieurs cohortes, un groupe de partage comprenant un membre de chaque cohorte est constitué pour examiner la question et faire des propositions de résolution. La décision et le dénouement reviennent à la (aux) cohorte(s) de base concernée(s).
Le réseau peut se proposer des objectifs ou s’en remettre aux émergences.
Le réseau n’a de compte à rendre à personne, par principe.
Travaillons ensemble
Contactez-nous pour que nous puissions travailler ensemble.